Le melon, du soleil à table
Juteux, sucré, rafraîchissant… Il est le symbole de l’été, avec sa belle couleur orangée et son goût d’autant plus doux qu’il aura emmagasiné de soleil.
Il arrive avec elle et repart en même temps… Le melon accompagne toute la belle saison et s’invite donc sur les tables de juin à septembre. Son goût pour la chaleur et le soleil lui vient sans doute de son continent de naissance puisqu’il serait originaire d’Afrique. Cultivé depuis plus de 4000 ans dans le bassin méditerranéen et l’ouest de l’Asie. Il n’est arrivé en France qu’à la fin du XVe siècle et sa culture s’est développée chez nous quatre siècles plus tard, en particulier dans les Charentes, d’où le nom de sa variété la plus répandue.
Melon jaune ou melon vert
Le melon charentais, pourtant, ne désigne pas une origine, mais une variété de fruits ronds à la chair d’une belle couleur orange vif et dont l’extérieur présente des côtes vertes, figurant des tranches. La peau fine du charentais jaune tend à tirer vers cette teinte à maturité, tandis que le charentais vert, comme son nom l’indique, reste toujours vert à l’extérieur.
Il existe aussi des variétés de melons dits brodés, qui peuvent être ronds ou oblongs et dont la peau n’est pas lisse et striée d’un entrelacs de lignes ; on trouve encore des melons de type galia, ronds à chair verte et le melon jaune canari (souvent appelé melon d’Espagne), en forme de ballon de rugby, de couleur jaune vif.
La Chine, numéro 1
En France, on consomme et on produit principalement des melons de type charentais jaune, mais la région d’origine la plus productive n’est plus la Charente : sur les 245.000 tonnes produites chaque année, 97.000 proviennent du grand Sud-Est, le centre de la France arrive en deuxième position avec environ 85.000 tonnes, le reste étant cultivé dans le Sud-Ouest.
Le melon charentais est aussi cultivé en Espagne (le plus souvent la variété verte), premier producteur européen avec 1 million de tonnes annuelles, et en Italie, second producteur européen, avec 580.000 tonnes, la France occupant la troisième place sur le podium.
Au niveau mondial, la Chine tient largement la place de leader, avec la moitié des 28 millions de tonnes produites chaque année, soit près d’une tonne par seconde !
Appellations protégées
Si la variété principale est donc le charentais, le melon français bénéficie de trois IGP. Deux en métropole, avec le melon du Quercy et celui du Haut-Poitou, et une pour le melon de Guadeloupe. Cavaillon n’a pas encore obtenu le précieux sésame et d’autres terroirs ont engagés des démarches de reconnaissance d’une appellation. C’est le cas, par exemple, du melon de Lectoure, dans le Gers, dont l’association qui en fait la promotion travaille actuellement à déposer la marque avant, un jour peut-être, d’entamer une démarche d’IGP, tout comme le melon « 1ère fleur du Pays cathare », dans l’Aude.
Comment choisir un bon melon ?
Tout le monde aime le melon ! Mais, de l’avis général, il présente quand même un gros défaut : on ne sait jamais le choisir correctement, si bien que l’achat s’apparente souvent à la loterie ! La saveur du melon peut varier du tout au tout et il peut se révéler immangeable s’il n’est pas assez sucré, ou au contraire trop mûr…
En réalité, il y a peu de risques de faire erreur avec un melon charentais jaune et récolté en France. En effet, pour ceux-ci, le producteur vérifie le taux de sucre avant de le commercialiser, ce dernier devant s’élever au minimum à 10%. Le pourtour du pédoncule doit être craquelé et la peau souple. Un bon melon pèse lourd, et son poids augmente encore avec le degré de maturité. Enfin, il doit sentir bon, mais surtout pas trop fort !
Bien cultivé, bien récolté, bien choisi, le melon offre une saveur sucrée pouvant effrayer ceux qui suivent un régime ! Qu’ils se rassurent, le melon est très peu calorique (32 kcal/100 grammes), mais en revanche riche en vitamines C et B9 (respectivement 11 mg/100 grammes et 98µg/100 grammes) et minéraux, notamment 11,5 mg de calcium et 329 mg de potassium pour 100 grammes. Il est surtout doté d’un fort pouvoir hydratant, y compris en prise externe – sous forme de crème par exemple – et entre parfois dans la composition de certains cosmétiques. Attention tout de même à modérer son utilisation sur le visage, au risque de prendre… le melon !
C’est sa fête !
Beaucoup de communes en France organisent chaque année des fêtes du melon. C’est le cas à Cavaillon, par exemple, le week-end précédant le 14 juillet. Durant deux jours, toute la ville s’anime à ses couleurs et propose, outre des dégustations, de nombreux stands à sa gloire !
Belfort-du-Quercy (Lot), elle, lui consacre son 15 août avec en point d’orgue, le concours du plus gros mangeur de melons. Le vainqueur, s’il n’est pas rassasié, pourra alors courir ce même jour à Lectoure, dans le Gers, où le melon est le roi de la féria organisée en son honneur !
Le melon : fruit ou légume ?
Légume ? Oui pour certains, dans la mesure où le melon appartient à la famille des cucurbitacées, comme la citrouille, la courgette ou le concombre. En réalité, d’un point de vue botanique, il ne s’agit ni d’un fruit ni d’un légume, mais d’une baie.